Nathalie, dédicace ces quelques lignes à Joëlle Moraly

Pour moi, il y avant et après la musicothérapie. Hasard ou pas, j’étais enceinte de mon premier enfant - en début de grossesse - lors de mes dix séances, comme pour lui donner plus de chance de bien entrer dans la vie. Et sans parler de renaissance, il y a bien avant et après les séances. J’ai surtout retenu que personne n’avait le droit de m’atteindre, ou de me malmener, ni physiquement, ni moralement, ni psychiquement. Et le corollaire, c’est que j’ai le droit d’affirmer : tu ne parles pas sur ce ton, tu ne me traites pas comme cela, bref tu me respectes.

Cela m’a donné une force - certaines personnes de mon entourage trouvent même une dureté...-, en tout cas une endurance qui ne me quitte plus et qui me fait avancer dans toutes les épreuves du quotidien, personnelles et professionnelles. Ces effets n’ont pas forcément été immédiats, à l’issue des dix séances, mais ils sont durables sept ans plus tard.

Mais j’ai encore plus de facilité à témoigner sur ma soeur cadette. Sandrine, dépressive chronique depuis l’âge de 16 ans, a longtemps tardé à trouver le temps de faires une cure. Dans son cas, les effets des quinze séances ont été beaucoup plus fulgurants. A 32 ans, j’ai retrouvé ma soeur avec ses qualités et ses défauts, que seule je lui connaissais. Et contrairement à toutes les prises de médicaments précédentes, j’ai su dans le mois qui a suivi les séances, que je la retrouvais mais avec une sorte de consolidation, et une relative paix intérieure que je ne lui avait jamais connue, nouvelle pour elle, elle en était presque surprise, mais pour la première fois un socle solide, pas inébranlable mais solide, qui permet d’aller vers autre chose.

Il y a un an, elle préparait un concours. En vain car incapable de se concentrer et de retenir. Elle le prépare à nouveau aujourd’hui, toujours dans une lignée perfectionniste, mais avec un certain pragmatisme, pas à pas.
Quant à mon mari, il a fait le test d’écoute. S’il a trouvé le portrait fidèle, il reste persuadé que les séances n’ont d’effet que sur les personnes qui y croient au départ, volontaires dans la démarche. Je pense plutôt que ce n’est pas encore le bon moment pour lui, et j’espère qu’il saura revenir sur son jugement pour gagner en sérénité.